<221>Leur feu sacré bientôt laissant éteindre.
Un jour, Vesta les en punit, dit-on,
En leur faisant cuisant et mauvais don.
N'est que trop vrai; j'ai bien lieu de m'en plaindre,
Ce souvenir me fut cruel et long.
Ces fiers Anglais sont tous millionnaires;
Trésors y sont choses fort ordinaires;
Jusques aux gueux y regorgent de biens. »
- « Ah! s'écria Franquin, ah! quelle terre!
Pourquoi, mordieu! n'y fait-on pas la guerre?
Que mieux vaudrait qu'avec ces Prussiens,
Tristes héros, nation mal huppée,
Qui n'a de biens que la cape et l'épée!
Vaudrait bien mieux piller ces fiers Anglais.
Continuez » - « J'y fis une équipée.
Ils m'appelaient vilain chien de Français.
Bien enragé qu'un faquin, qu'un bélître
Sur mon chemin m'honorât de ce titre,
Je résolus enfin de m'en venger;
Et ne pouvant à cette race entière
Faire sentir mon audace guerrière,
Avec un seul je voulus m'égorger.
A Londre on voit cette gent malhonnête
Pour un schelling se battre à coups de tête;
Et quelquefois parmi tous ces butors
On peut trouver des ducs et des mylords.
Montrons, disais-je, en enfonçant mon feutre,
Que le Français n'est sot, couard, ni pleutre.
Je traversais justement la Cité;
L'on m'honora d'un compliment féroce.
Dans le moment je saute du carrosse;
Et de l'ardeur me sentant emporté,
Sur l'agresseur je me rue avec force.
Bras contre bras, genoux contre genoux,
Je le terrasse et l'abats sous mes coups;
Son sang coulait, il tombe, et le colosse
Devant le front se fait une ample bosse;