<228>L'Italien, entouré de ruines,
Enorgueilli d'illustres origines,
Se croit encore un citoyen romain;
Et les prélats, abbés, moines et prêtres
Y vivent tous sur la gloire et le nom
De ces héros, leurs illustres ancêtres.
Parlez un jour à quelque Pantalon,
Il citera le temps de Cicéron,
Celui d'Auguste, et Côme de Florence,
Qui des beaux-arts hâta la renaissance;
Mais de citer ces temps modernes, non.
Les descendants d'Emile et de Caton,
Se dévouant au dieu de l'harmonie,
Se font couper les sources de la vie,
Pour fredonner des airs de violon.
Tout barbouillés et de rouge, et de plâtre,
Ces bons chapons sont héros de théâtre,
La nymphe Écho les adopta pour fils;
Tant les Romains se sont abâtardis!
Mais je l'avoue, oui, j'ai trouvé dans Rome
Un souverain, un pontife, grand homme,
Puissant génie, esprit dont la beauté
Peut égaler l'auguste antiquité;
Prélat sans fourbe et prince sans faiblesse,
Il recueillit un encens mérité,
Et de l'Église, et même du Permesse.
J'aurais voulu plus longtemps l'admirer;
La guerre, alors venant à s'allumer,
Me rappela bientôt dans ma patrie.
Je reparus chez mes Sybaritains,
Qui, par faveur ou par bizarrerie,
Récompensant l'inventeur des pantins,
Chez Valori fixèrent mes destins.
Depuis, seigneur, vous savez l'aventure
Qui, par malheur, pendant la nuit obscure,
M'a fait tomber, hélas! entre vos mains. »
- « Pour cet hélas, n'était pas nécessaire,