<266>Évanoui, râlant, battant du flanc,
Il rend son âme avec des flots de sang.
Luther alors de sa cavalerie
Et des héros ranima la furie;
Il marche droit sur les Autrichiens,
Qui, s'enfuyant, leur cèdent la bataille;
Tout l'honneur reste aux braves Prussiens.
Mais Lobkowitz, autant qu'il peut, ferraille,
Il veut encor rappeler les destins;
Stein, d'Aremberg, avec lui combattirent;
Ils font tomber sous leurs cruelles mains
Schwerin,a Camas, qui vaillamment périrent.
Saint Népomuc veut faire des exploits;
Luther le vit, et lui perça la joue.
Le saint blessé, se tournant, fit la moue,
Car il perdit pour la seconde fois
Un grand morceau de sa divine langue;
Depuis ce jour, plus ce saint ne harangue.
Pour se venger, il court blesser Luther
Dans certain lieu que lui dit Lucifer,
Où la culotte est jointe à la cuirasse,
Fâcheux endroit pour moine qui fait race;
Il en jeta des cris perçants en l'air.
Si tu prétends savoir, lecteur folâtre,
Quel est le sang d'un saint de grand renom,
En feuilletant, je trouve dans Milton
Que c'est, dit-il, une liqueur blanchâtre.
Les saints blessés disparaissent d'abord.
Pour Rottembourg, il marche vers la troupe
De Lobkowitz, qui combattait encor;
En la tournant, la retraite il lui coupe.
Mais celui-ci, par un dernier effort,
Suivant son cœur, que nul danger n'effraye,
Perce ce corps, et le chemin se fraye
Vers les Lorrains, en affrontant la mort.
Les Prussiens fondent comme la foudre
a Voyez t. III. p. 130.