<271>Mon cœur est pur, et ma religion
N'approcha point de celle de Porphyre.b
Dessous mes pieds si j'écrasai l'erreur,
N'en fus pas moins le partisan fidèle
D'un culte pur, qu'on doit au Créateur;
Je l'adorai toujours, rempli de zèle. »
- « Ah! par l'enfer, ce sage a grand'raison,
Leur dit le Roi; finissons la cabale,
Chassons ces saints, qui donnent tous scandale;
Je veux, ce jour, réformer ma maison.
Allez, maudits, qui prétendez sur terre
Ravir les droits du maître du tonnerre;
Allez là-bas, grands saints de l'univers,
Griller tout vifs aux charbons des enfers.
Lock, demeurez, vivez en assurance,
Pour admirer mon immense puissance. »
Ainsi, dans peu, le bon Père éternel
De scélérats purifia le ciel;
Il en chassa les saints et les sophistes,
Il y plaça les honnêtes déistes.
Du roi céleste ils voient le profil,
Car ils sont tous assis près de sa droite.
O mes amis! c'est ce que je souhaite
A vous, à moi de même. Ainsi soit-il!

Ce 30 de janvier 1749.

Federic.


b Porphyre de Tyr, philosophe néo-platonicien du troisième siècle.