<50>Ce prince à son peuple qui l'aime
Immole son ambition,
Plus grand, à mon opinion,
De s'être subjugué lui-même
Que s'il eût, moderne César,
Attaché la Flandre à son char.
Les Français suspendent leurs armes,
Les arts, les plaisirs et l'amour
Bannissent les froides alarmes;
Mars régna, chacun a son tour.
Ces cyprès qu'un sang magnanime
Arrosa pour punir le crime
De vingt rois contre vous liés Soudain
se changent en lauriers;
Les roses couronnent vos têtes,
Tous les jours sont des jours de fêtes
Quand Janus ferme son palais.
Qu'il est beau de cueillir la paix
Au sein brillant de la victoire!
Louis, votre immortelle gloire
Va de pair avec vos bienfaits.
De cette charmante patrie,
Maupertuis, goûtez les douceurs;
Mais, du centre de ses splendeurs,
Écoutez du moins, je vous prie,
Les tristes regrets qu'à Berlin
Exhale votre Académie :
Ce sont des plaintes d'orphelins
Revendiquant en vous leur père;
Leurs pleurs et leur douleur amère
Fléchiraient des cœurs de marins;
Toute leur gloire est éclipsée,
Toute leur grandeur est passée.
Telle qu'on voit, dans un jardin,
La rose manquant de rosée
Se flétrir dès le lendemain,
Tel ce corps, sans votre présence,