<XII>parfaite, nous suivons, à défaut de l'édition de 1750, celle de Berlin, corrigée et suppléée d'après l'autographe.
Le morceau intitulé La Palinodie, à Darget, du 10 novembre 1749, a été placé par les éditeurs de Bâle et par ceux de Berlin en tête du Palladion, mais à tort, car ce n'est pas là qu'il se trouve dans le manuscrit original; d'ailleurs, il a aussi bien trait à l'Épître à Darget (t. X, p. 238) qu'au Palladion. Nous avons donc laissé cette pièce à sa place primitive, c'est-à-dire, dans les Œuvres du Philosophe de Sans-Souci. MDCCL, t. III, p. 80, où elle forme la dixième Épître familière. Voyez ci-dessous, p. 64-67.
On trouve la description des vingt-deux gravures appartenant à l'édition originale du Palladion dans (Crayen) Catalogue raisonné de l'œuvre de feu George-Frédéric Schmidt. A Londres, 1789, p. 114-120. Le cabinet royal des Estampes de Berlin a fait, en 1834, l'acquisition d'un exemplaire complet des gravures du Palladion, fort rares aujourd'hui. Cet exemplaire faisait partie de la collection de M. de Nagler.
Après avoir donné les renseignements nécessaires sur le Palladion, nous devons ajouter que le marquis de Valori excita à tel point la curiosité de sa cour au sujet du poëme de Frédéric, que le marquis de Puysieulx eut ordre d'écrire la lettre suivante à l'ambassadeur français à Berlin, dans le but d'obtenir un exemplaire de cet ouvrage pour son souverain : « ... Le Roi (Louis XV) a toujours une extrême envie d'avoir le poëme dont vous nous parlez. Sa Majesté est supérieure aux impressions que pourrait faire tout ouvrage libre dans les matières les plus sérieuses. Elle le tiendra elle-même sous clef. Elle vous recommande de faire tous vos efforts pour l'obtenir. » Cette lettre est datée de Versailles, le 7 mars 1750 (Mémoires de Valori, t. II, p. 314). Mais Frédéric n'osa pas se dessaisir de son ouvrage, et il répondit au marquis de Valori, le 27 du même mois : « Monsieur, j'ai bien reçu votre lettre et la pièce qui y était jointe; vous connaissez tous les sentiments qui me lient au Roi votre maître, et avec combien d'empressement je saisis toujours les occasions de lui témoigner mon attention et la sincérité de mon amitié; vous savez aussi que j'aime véritablement à vous donner des marques de la bonne volonté particulière que j'ai pour vous. Mais je ne puis me prêter à envoyer la badinerie que vous me demandez, et pour laquelle vous avez fait naître une curiosité que »