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LETTRE A VOLTAIRE.

Grand merci de la tragédie de Socrate; elle devrait confondre l'absurde fanatisme de vos évêques et de vos moines. Ces gens, ne pouvant exercer leur despotisme ambitieux sur des sujets de politique, s'acharnent sur les ouvrages que les apôtres du bon sens publient.

Les fronts tondus, mitrés et couverts d'écarlate
Liront en frémissant le drame de Socrate;
Je vois se soulever ces docteurs, ces cagots.
Des rayons du bon sens implacables rivaux.
Quand, pour vous dilater la rate
En leur donnant un coup de patte,
Du peuple athénien vous empruntez le dos,
Ils le sentiront trop, ces malheureux bigots.
Voyez-vous leur cabale, accrue
Des Mélites de vos barreaux,
Déplorer qu'en ces temps nouveaux
La bonne mode s'est perdue
D'employer à leur gré le fer et la ciguë?
Leur vengeance, restreinte à de moindres travaux,
Ne peut entasser des fagots
A l'honneur de la troupe élue;
On les élève, et l'on y frit
Un ennemi de Dieu pour le bien de son âme.
De joie en ce moment la Sorbonne se pâme,