<123>Que tous ces scélérats dont les complots pervers
Jusqu'en ses fondements ébranlent l'univers.
Craignez l'infection et le poison que verse
Dans un cœur simple et pur leur dangereux commerce.
D'abord on les observe, on craint d'être trompé,
Tôt ou tard dans leur piége on est enveloppé;
Il faut jouter contre eux, l'artifice a ses charmes,
Et l'on se sert enfin de leurs perfides armes.
Ah! passons dans le sein du repos et des arts
La fin d'un jour obscur, troublé par les hasards;
Et bornant nos désirs au charme d'être juste,
Fuyons Tigellius,a et Néron, et Locuste.

A Freyberg, ce 13 décembre 1759.


a Le Roi veut parler de Tigellin, favori de Néron. Voyez t. X, p. 179.