ODE A MA SŒUR DE BRUNSWIC SUR LA MORT D'UN FILS TUÉ EN 1761.a
O jours de sang, de deuil, de regrets et de larmes!
Les crimes effrénés, échappés des enfers,
Répandent en tous lieux la terreur, les alarmes;
Tous les fléaux unis désolent l'univers.
L'aurore et le couchant, l'Océan et la terre
Aux funestes lueurs des flambeaux de la guerre
Contemplent leurs malheurs.
Un cruel brigandage,
La fureur du carnage,
Ont étouffé les mœurs.
L'ardeur de dominer, la soif de la vengeance,
Ont infecté les rois de leurs poisons mortels;
La loi, c'est leur pouvoir; leur droit, la violence,
Et la terre est en proie à ces tyrans cruels.
Les yeux étincelants de rage et de furie,
Ils excitent de loin l'affreuse barbarie
a Le prince Henri de Brunswic, né le 26 février 1742, fut blessé mortellement au combat de Rühne en Westphalie, le 20 juillet 1761. Il ne mourut que le 9 août.