<6>Non, non, de ces erreurs écartons les chimères.
Rome, de tes guerriers les vertus étrangères
Ont illustré nos camps;
Nos triomphes, fondés sur cent faits héroïques,
Transmettent des Prussiens aux fastes historiques
La gloire et les talents.
Vous, que notre jeunesse avec plaisir contemple,
De ses futurs exploits le modèle et l'exemple,
L'ornement et l'appui,
Soutenez cet État, dont la gloire passée,
Mon frère, sur le point de se voir éclipsée,
S'obscurcit aujourd'hui.
Ainsi les temps féconds qui jamais ne s'épuisent
Fourniront des appuis, tant que les astres luisent,
O Prusse! à ta grandeur;
Ainsi ma muse annonce en ses heureux présages
Du bonheur de l'État jusqu'à la fin des âges
La durable splendeur.
Que le sein déchiré des serpents de l'envie,
Maudissant nos lauriers, l'affreuse Calomnie
Frémisse de fureur;
Qu'elle lance sur nous de ses armes fatales
Des traits empoisonnés aux ondes infernales
Pour noircir notre honneur :
Qu'importe à ma vertu sa colère implacable?
Je retrouve un vengeur dans l'arrêt équitable
De la postérité.
Une âme magnanime, amante de la gloire,
Malgré ses envieux fait passer sa mémoire
A l'immortalité.