<119>Qu'étant beaucoup rabaissé sous Brébeuf,b
Il est chanté par le coq du Pont-neuf.
Mais en dépit des talents que refuse
Le dieu des vers à mon ingrate muse,
Je puis pourtant, sans trop m'aventurer,
A l'univers prouver et démontrer
Qu'on trouve ici parmi nos Prussiennes
Autant et plus que n'a souvent vanté
La très-bavarde et docte antiquité
Dans les hauts faits de ses concitoyennes.
J'honore fort Homère et ses sirènes,
Mais quoi qu'ait dit ce grand poëte grec,
Je lui soutiens que sa Penthésiléea
Ne peut en rien jamais être égalée
A notre illustre et brave Knesebeck.

(Mars 1773.)


b Ces vers sont une réminiscence de l'Art poétique de Boileau, ch. I, v. 98-100, où le poëte se moque des hyperboles que Brébeuf a accumulées dans sa traduction de la Pharsale de Lucain, I. VII. - Le Pont - neuf a été longtemps occupé par les vendeurs de mithridate et les joueurs de marionnettes. Voyez t. XII, p. 253.

a Voyez, t. X, p. 168.