I. (a) ODE A MON FRÈRE HENRI.a
Tel que d'un vol hardi s'élevant jusqu'aux nues,
Déployant dans les airs ses ailes étendues,
S'échappant à nos yeux,
L'oiseau de Jupiter fend cette plaine immense
Qui du monde au soleil occupe la distance,
Et perce jusqu'aux cieux;
Ou telle que l'on voit, dans l'ombre étincelante,
Dans son rapide cours la comète brillante
Traverser l'horizon,
En éclipsant les feux de la céleste voûte,
Tracer au firmament, dans son oblique route,
Un lumineux rayon :
Tel, subjugué du dieu dont le transport m'inspire,
Plein de l'enthousiasme et du fougueux délire
Qui dompte mes esprits,
Je m'élance soudain des fanges de la terre
Aux palais d'où les dieux font tomber leur tonnerre
Sur les humains surpris.
a Voyez t. XII, p. 1-8, et le fac-simile à la fin de ce volume.