IX. ÉPITRE.a
Enfin, le triste hiver précipite ses pas,
Il luit, enveloppé de ses sombres frimas :
Le soleil reparaît au sommet des montagnes,
Ses rayons renaissants ont fondu les glaçons,
Les torrents argentins tombent dans les vallons,
Et coulent humecter les arides campagnes.
Dans les antres du Nord les fougueux aquilons,
Les autans et Borée ont cherché leur asile;
L'approche du printemps, le souffle des zéphyrs
Rend le sein de la terre abondant et fertile,
Et ramène aux mortels la saison des plaisirs;
Et la nature décrépite,
Que l'hiver a pendant cinq mois
Engourdi sous ses froides lois,
Du sommeil du tombeau triomphe et ressuscite,
Ainsi que le ver chrysalide
Ressort de son cocon plus brillant qu'autrefois.
La jeune, la charmante Flore,
Dans ces jours doux, clairs et sereins,
Incessamment va faire éclore
Ses fleurs, l'ornement des jardins.
L'air rempli de parfums, la chaleur, tout conspire,
a Voyez t. XII, p. 170-173.