<78>De fatiguer sans fin ayant pris la routine,
Je consens que Morphée ose encor me frustrer
Du doux repos, ma sœur, que mon cœur vous destine;
Et si vous en jouissiez,
Mes veilles et mes soins seraient tous oubliés.
Puissiez-vous donc dans votre asile,
Loin du fracas, loin de l'ennui,
En conservant l'âme tranquille,
Passer des jours heureux et de plus douces nuits,
Pensant, ma sœur, que partout où je suis,
En quelque temps que ce puisse être,
Absent, ou bien à vos genoux,
L'attachement ne peut s'accroître,
Que jusques au tombeau je conserve pour vous!
(Août 1772.)