<151>M'emporte loin de ma maîtresse;
La mort abrége ses beaux jours.
Je reviens, rempli de tendresse,
Et satisfais à mes amours.
Mon incomparable princesse
Jamais ne remuait la fesse;
Et, trop rempli de passion,
Dans les transports de mon ivresse
J'étais moi seul en action.
O mort! ô fatale paresse,
Qui causas mon illusion!
C'est toi, destin épouvantable,
Dont la fureur me rend coupable,
Sans flétrir mon intention. »
- « Je t'absous, lui dit le saint-père;
Je prends pitié de ta misère.
Pour éviter pareil malheur
Et pour apaiser ton scrupule,
Je vais publier une bulle
Qui me fera partout honneur;
Et l'anathème que je lance
N'est que pour punir l'indolence
D'un peuple rempli de douceur.
Le sexe dont l'abus profane
Usurpa jadis mon pouvoir,
Au temps que la papesse Jeanne
Sur nos autels osa s'asseoir,
Ce sexe, dont l'humeur légère
Captive les cœurs et sait plaire,
Ce sexe, qui fait le mutin,
Doit savoir que, comme saint-père,
J'ai droit de régler son destin.
Ainsi je veux que le matin,
Au lieu d'antienne et de rosaire,
Il apprenne dans Arétin
Quelle est la meilleure manière
De marquer les plus vifs transports;