<199>Mais en tableau la Saint-Barthélemi,a
Bon reconfort contre un culte ennemi,
Et de saints os, reliques qu'il expose,
« Le Dieu puissant, qui protége sa cause,
Ce Dieu jaloux, si terrible et si craint,
Rendra pour vous le sacrilége saint.
Volez, pillez, n'épargnez nulle chose;
Qui sert son Dieu n'est jamais criminel.
Pour sûreté, je donnerai d'avance,
Sur mon lambon, devant le maître autel,
Pour tous péchés la plénière indulgence. »
La foule dont ils étaient entourés,
Éprise encor des vapeurs de l'ivresse,
Tant towargisb que petite noblesse,
Aux mots piller et de confédérés
Poussait aux cieux des clameurs d'allégresse;
Et tous enfin, sans bien savoir pourquoi,
Voulaient chasser et le Russe, et leur roi.
Dans ce conflit, où régnait le tumulte,
Les palatins redoutaient quelque insulte.
Ils s'en vont tous pour conférer entre eux,
Choisir des chefs pour mener leurs pouilleux,
Faits pour guider la masse plébéienne
Dont ils voulaient opprimer la prussienne;
Mais de ces grands si prompts à tout oser
Aucun ne veut lui-même s'exposer.
Radziwill dit : « Un palatin gouverne;
Ce n'est pas nous que la guerre concerne.
Imitons Dieu; s'il punit les États,
Il vous envoie un ange subalterne,
D'un tour de main qui met un peuple à bas.
Et puisqu'il faut que l'on fasse la guerre,
Gardons-nous bien de risquer tant de maux;
Envoyons-y pacholeks et vassaux,
a Voyez la lettre de Frédéric à d'Alembert, du 26 janvier 1772.
b Les towargis étaient un corps de grosse cavalerie de l'armée polonaise : il n'était composé que de nobles ayant le grade d'officier.