<207>Et dandinant sans cesse sur la plante
De ses deux pieds, sa noble cour l'enchante.
C'est elle qui des papes autrefois
Avait fondé la puissance et la gloire.
O Boniface! ô superbe Grégoire!
Elle faisait recevoir par les rois
Vos mandements, vos insolentes bulles,
Dont se seraient torchés des incrédules.
En apprenant que les confédérés,
Ses chers enfants, de son sang engendrés,
Sont sans espoir, sans secours, sans asile,
Elle pâlit et demeure immobile.
Soudainement reprenant ses esprits,
La rage au cœur, sa fureur indocile
Éclate enfin en ces douloureux cris :
« O chien de Russe! ô monstre! ô crocodile!
Ah! tu triomphe; ô vengeance stérile!
Détruiras-tu mes Polonais chéris?
Non, c'en est trop; que ma fureur éclate;
A mes enfants cherchons un défenseur
Au Nil, au Pont, aux rives de l'Euphrate. »
Tout aussitôt, pour dilater sa rate,
Elle rassemble une épaisse vapeur
D'un noir brouillard, puant, infect et sombre,
Et va s'asseoir au milieu de cette ombre,
Part promptement pour trouver le sénat,
Des Polonais représentant l'État.
Elle vogua tout droit vers la Hongrie,
Et descendit au château d'Épérie.
Là se trouvaient de bigots palatins
Et de prélats une auguste assemblée,
Qui déploraient leurs malheureux destins,
Et la patrie aux Russes immolée,
Et leurs autels, et la religion.
« Que deviendra l'Église catholique?
Disaient les uns; l'enfer en action
Veut opprimer par un bras schismatique