CHANT VI.
Quand d'Oginski je rappelle la fuite,
Je sens en moi la douleur qui m'agite;
Mon tendre cœur est contrit, resserré
Des maux soufferts par ce confédéré.
Que deviendra le culte catholique
Sans défenseurs contre un bras schismatique?
Ce Mahomet, du saint-père l'appui,
N'a qu'en fuyant su combattre pour lui.
Du Russe heureux la troupe hyperborée
Opprimera la Pologne éplorée;
Je vois déjà les couvents pollués
Et les saints lieux pillés et violés,
A nos nonnains la chasteté ravie,
Le fils de Dieu qu'un Russe cocufie.
Hélas! comment prévenir ces malheurs?
Comment sécher la source de mes pleurs?
Recourons donc aux vœux, à la prière.
Chargé d'un sac et couvert de poussière,
A vos saints pieds j'étale mes douleurs,
Je vous implore, ô Vierge! ô bonne mère!
Réconfortez votre cher Oginski,
Et Zaremba, ce guerrier débonnaire.
Madame, ô vous! je vous implore aussi