<229>Pour le Polaque et pour la sainte Église;
Protégez-nous, secourable Sottise.
Je recommande à vos soins Pulawski,
La belle encor que son cœur aime, et qui
Peut soulager parfois sa paillardise;
Car vous saurez que les plus grands guerriers,
Si vous fouillez leur histoire secrète,
Ont tous uni l'amour de la fillette
Au noble amour de cueillir des lauriers;
On sait de quoi la médisance taxe
Le grand Eugène et le comte de Saxe.
Mais sur ce fait c'est vous en dire assez,
Si je vous touche et si vous m'exaucez.
Quittons les cieux et retournons sur terre,
Séjour des sots, des fous et de la guerre.
Avec grand train, grand bruit et grand fracas,
De nos Français les héros arrivèrent,
De leurs hauts faits eux-mêmes se vantèrent;
Qui les en crut fit d'eux un très-grand cas.
A leur abord, ce qui dut les surprendre,
C'est qu'ils parlaient sans qu'on pût les comprendre.
S'ils s'étaient tus, c'aurait été séant,
Mais aux Français c'est chose trop fâcheuse.
Leur langue allait comme un moulin à vent
Quand des autans la fougue impétueuse
Tourne avec bruit son aile ingénieuse,
Et quelquefois la brise en la tournant.
A leur babil, à leur discours honnête
Le towargis, en secouant la tête,
Ne répondait qu'en leur testicotant
Son dur jargon, que personne n'entend.
Nos étourdis quelques jours s'en moquèrent,
Bientôt après s'en impatientèrent.
Entre eux étaient de ces bouillants cerveaux
Que les ardeurs du ciel de la Provence
Avaient brûlés, des Bretons vifs et chauds,