<281>dépense en tous ces brimborions ridicules qui composent l'ajustement des femmes; en un mot, c'est la vertu même, et la personne qui me convient.
VERVILLE.Comme je vois que cette affaire vous tient si fort à cœur, je veux m'employer volontiers auprès de votre neveu pour l'y persuader; cela n'est pas impossible. Mais, de grâce, ne choquez point ses préjugés; c'est par l'adresse que je prétends réussir. Lorsque l'on a manié les caractères des hommes, l'expérience montre qu'il n'en est aucun dont on ne vienne à bout, dès qu'on en a saisi le faible. Ne vous embarrassez point de votre neveu; c'est un jeune homme, et je vous garantis que je l'amènerai au point que vous désirez. Mais sondons premièrement quelles sont les dispositions de la comtesse et d'Adélaïde, pour que, étant assuré de leur consentement, je puisse agir d'une façon d'autant plus efficace auprès du marquis.
BARDUS.C'est bien penser; allons-y de ce pas.
(Ils sortent.)
SCÈNE II.
LE MARQUIS DE LA FARIDONDIÈRE ET SON VALET LA RÉJOUISSANCE.
(Le marquis arrive avec tous les airs affectés de petit-maître.)
LE MARQUIS.Tu vois bien que quinze cents volumes ne suffisent pas, et que les armoires ne seraient que médiocrement remplies.
LA RÉJOUISSANCE.Il y a encore six aunes de place, et je ne sais combien cela pourra contenir de livres.
LE MARQUIS.Holà hé! le libraire!