Qu'est-ce donc que ceci, mon neveu?
LE MARQUIS.C'est, monsieur, une lettre d'une très-jolie personne dont j'espère de faire ma maîtresse.
BARDUS.Qu'entends-je? Votre maîtresse! Vous n'y pensez pas. Quelles exhortations ne vous ai-je pas faites tantôt! Quelles bonnes raisons ne vous ai-je point alléguées pour vous déterminer à changer un genre de vie si déréglé, si scandaleux, et qui me fait dresser les cheveux lorsque j'en considère les suites! Et vous osez ....
LE MARQUIS.Monsieur, je suis fort fâché de vous entendre parler sur ce ton et vous ne sauriez concevoir la pitié que vous me faites. En vérité cela est du dernier bourgeois.
BARDUS.Apprenez à conserver le respect que vous devez à un oncle, et ne vous laissez pas emporter par vos vivacités au delà des bornes de votre devoir.
LE MARQUIS.Monsieur, je sais tout ce que je vous dois; mais je vous avoue que je ne puis me résoudre à être corrigé par un homme qui est si peu à la mode, et qui aurait grand besoin de réforme lui-même. Je ne puis me gêner, et je veux encore moins passer pour un homme rouillé à mon âge. Que dirait-on de moi, si je n'étais pas à la mode?
BARDUS, en colère.Avec votre mode, avec votre mode ....
LE MARQUIS, avec vivacité.Avec votre raison et votre bon sens déplacé ....