Je vous appartiens déjà par l'estime et le respect que j'ai pour vous.
ARGAN.Levez-vous, mes enfants. (il les embrasse.) Oui, monsieur, je vous accorde ma fille. Votre mérite ne m'a jamais laissé en suspens; si j'ai balancé à me déclarer plus tôt, ce sont les arrangements que ma femme avait pris avec M. Bardus qui m'en ont empêché.
MADAME ARGAN.Oui, les arrangements que ma femme prend sont bien pris, mon poupon.
MONDOR.Joignez votre consentement, madame, à celui de monsieur, et notre joie sera parfaite.
MADAME ARGAN.Si votre pension est bonne, et si le prince vous donne beaucoup de bien.
ARGAN.Désabusez-vous enfin des richesses. Pour qu'un mariage soit heureux, il faut que l'amour soit couronné par les mains de l'estime; et sachez que la raison et la vertu forcent souvent la fortune à les suivre.
MADAME ARGAN.Eh bien, mon petit mari, j'y consens. C'est toujours un bonheur quand on peut se défaire d'une fille.
MONDOR, à Julie.Mademoiselle, vous faites mon bonheur; puissé-je faire le vôtre!
JULIE.Je possède votre cœur, il ne me reste rien à désirer.
NÉRINE.Oh çà, mon pauvre Martin, que vas-tu faire?