SCÈNE X.
SYLLA, seul.
O cœur vide encore! la gloire n'a pu te remplir, ni l'ambition te rassasier; tu es dompté par l'amour. Ame magnanime que l'univers redoutait, une femme t'enchaîne. Quoi! Sylla soupire! quoi! Sylla rampe aux pieds d'une inhumaine! Suis-je dictateur? ... Non, je ne me connais plus moi-même. Ses charmes, ses grâces, sa résistance même, irritent mon amour. Me préférerait-on un Posthume, un fils de proscrit, qui me doit le jour? Mais c'est moi qui ai fait périr le père d'Octavie. O dieux! quel trouble je ressens! Non, je ne suis plus maître de moi-même; il faut que j'aime. Je cède à mon sort; l'amour est la faiblesse des grands cœurs.
AIR.
Objet divin, vos charmes enflamment ce cœur tendre; recevez ces larmes et ces soupirs. O vous qui seule avez pu me vaincre! ne vous laisserez-vous point toucher? Un seul mot de votre bouche peut faire le bonheur ou le malheur de ma vie.
FIN DU PREMIER ACTE.