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SCÈNE VII.

Le théâtre représente le cabinet de Sylla.

SYLLA, CHRYSOGONE.

CHRYSOGONE.

Vous êtes obéi, seigneur; Octavie est en votre pouvoir. Sa mère est à moitié dans vos intérêts. La fille vous oppose encore ce Posthume, qu'elle aime ....

SYLLA.

Ce Posthume, partisan de Marius, qui me doit le jour et les honneurs dont il jouit, que j'ai voulu faire propréteur de la Sicile! Voilà un digne rival.

CHRYSOGONE.

Vous souffrirez qu'un misérable s'oppose à votre bonheur?

SYLLA.

Je veux le cœur d'Octavie.

CHRYSOGONE.

Vous l'aurez; vous n'avez qu'à persister.

SYLLA.

Va, et que je voie bientôt l'objet de mes feux.

(Chrysogone part.)

SCÈNE VIII.

SYLLA, seul.

AIR.

Je suis entre la crainte et l'espérance : serai-je aimé, serai-je haï? Pourrai-je posséder tant de charmes, ou me faudra-t-il y renoncer? Ce cœur qui n'a pas tremblé devant ses ennemis tremble de paraître devant une femme.