<398>Cette fierté même qui n'a jamais daigné s'abaisser à l'esclavage de l'amour, et qui ne rougit point de soupirer pour vous.

ÉRICHTHÉE.

Mais une autre beauté pourrait peut-être m'effacer un jour de votre esprit.

AMINTE.

J'en jure par la passion que j'ai pour vous, ce qui est ce que je connais de plus inviolable. Nous autres héros, nous ne nous engageons pas vainement, et nos paroles valent les serments des dieux.

SCÈNE VI.

LES PRÉCÉDENTS, VÉNUS, L'AMOUR, puis VULCAIN.

VÉNUS, dans le fond du théâtre, à l'Amour.

Vois-tu venir Vulcain?

L'AMOUR.

Oui.

VÉNUS.

Tire-lui une de tes flèches; qu'il devienne amoureux d'Érichthée, et que sa passion soit malheureuse.

L'AMOUR.

D'abord. (Il blesse Vulcain)

VULCAIN.

Je cherchais Vénus. Mais voici bien autre chose. Quelle beauté céleste se présente devant moi! Elle efface à mes yeux toutes nos déesses coquettes, prudes et hargneuses. (il s'approche d'Érichthée.) O la plus belle des mortelles, la plus charmante des nymphes! peut-on savoir qui vous êtes?

ÉRICHTHÉE.

Que me veut ce boiteux?