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SCÈNE III.

MÉROPE, seule.a

Cruels, vous l'enlevez; en vain je vous implore.
Ne l'ai-je donc revu que pour le perdre encore?
Pourquoi m'exauciez-vous, ô dieu trop imploré?
Pourquoi rendre à mes vœux ce fils tant désiré?
Vous l'avez arraché d'une terre étrangère,
Victime réservée au bourreau de son père.
Ah! privez-moi de lui, cachez ses pas errants
Dans le fond des déserts, à l'abri des tyrans.

SCÈNE IV.

MÉROPE, NARBAS, EURYCLÈS.a

MÉROPE.

Sais-tu l'excès d'horreur où je me vois livrée?

NARBAS.

Je sais que de mon roi la perte est assurée,
Que déjà dans les fers Égisthe est retenu,
Qu'on observe mes pas.

MÉROPE.

C'est moi qui l'ai perdu.

NARBAS.

Vous!

MÉROPE.

J'ai tout révélé. Mais, Narbas, quelle mère,
Prête à perdre son fils, peut le voir et se taire?
J'ai parlé, c'en est fait; et je dois désormais
Réparer ma faiblesse à force de forfaits.

NARBAS.

AIR.

Puissent les dieux vengeurs de l'injustice
D'un vil tyran punir tous les forfaits!


a L. c. acte IV, scène III.

a L. c. acte IV, scène IV.