SCÈNE IV.
MÉROPE, ÉGISTHE, NARBAS, EURYCLÈS, SUITE.a
MÉROPE.Le tyran m'ose envoyer vers toi.
Cher objet des terreurs dont mon âme est atteinte,
Toi pour qui je connais et la honte, et la crainte,
Fils des rois et des dieux, mon fils, il faut servir;
Pour savoir se venger il faut savoir souffrir.
Je sens que ma faiblesse et t'indigne, et t'outrage;
Je t'en aime encor plus, et je crains davantage.
Mon fils ....
Osez me suivre.
Arrête. Que fais-tu?
Dieux! je me plains à vous de son trop de vertu.
Auriez-vous des amis dans ce temple funeste?
J'en eus quand j'étais reine, et le peu qui m'en reste
Sous un joug étranger baisse un front abattu;
Le poids de mes malheurs accable leur vertu.
Polyphonte est haï, mais c'est lui qu'on couronne;
On m'aime, et l'on me fuit.
Quoi! tout vous abandonne?
Ce monstre est à l'autel?
Il m'attend.
Ses soldats
A cet autel horrible accompagnent ses pas?
a L. c. acte V, scène IV.