<37>parut à Alexandrie avec la traduction que les Septante firent du Pentateuque et des autres livres de l'ancienne loi. Pendant la captivité des tribus, elles avaient perdu l'Ancien Testament; mais les samaritains avaient conservé ces livres, avec lesquels Barbe-bleue se trouvait. Lorsque le peuple, après avoir quitté Babylone, fut de retour à Jérusalem, Esdras et Néhémie se donnèrent beaucoup de peine pour ramasser tout ce qu'ils purent rassembler de ces précieux ouvrages perdus. Ils retrouvèrent quelques livres, ils en recomposèrent d'autres de mémoire. Comme leur travail était immense, et qu'ils avaient hâte d'achever, ils négligèrent de joindre Barbe-bleue au corps des ouvrages sacrés qu'ils avaient restaurés comme ils avaient pu; et c'est à cette négligence d'Esdras qu'il faut attribuer principalement les doutes qu'ont eus quelques docteurs sur son authenticité.

Cependant il n'y a qu'à lire ce qu'en écrit saint François d'Assise, pour dissiper les soupçons qui pourraient nous rester touchant Barbe-bleue. Saint François, qui l'avait rigoureusement examiné, dit : « Ce livre porte tous les caractères de l'inspiration divine. C'est une parabole, ou plutôt une prophétie de toute l'œuvre de notre salut; j'y reconnais le style des prophètes; il a les grâces du Cantique des Cantiques, le merveilleux du prophète Ésaïe, la mâle énergie d'Ézéchiel, avec  »