<XVIII>plaire corrigé par l'Auteur. Quant à la date 1760, ajoutée au haut de la lettre, p. 303, elle ne se trouve pas dans l'édition originale.
XIII. BREF DE S. S. LE PAPE A M. LE MARÉCHAL DAUN, etc.
Frédéric dit, dans son Histoire de la guerre de sept ans (Œuvres, t. IV, p. 254), en parlant du pape Clément XIII : « Ses premiers pas, dès son avénement au pontificat, furent de fausses démarches; il envoya au maréchal Daun une toque et une épée bénites, pour avoir battu les Prussiens à Hochkirch, etc. »
C'est à ce fait que la pièce dont il s'agit ici doit son origine. L'Auteur envoya son Bref du pape au marquis d'Argens, le 13 mai 1759, avec une lettre qui commence ainsi : « Vous avez commandé, mon cher marquis, et j'ai obéi tout de suite. Vous recevez ici deux pièces pour votre Mercure de Harbourg; l'une est un Bref du pape au maréchal Daun, capable de faire frémir ceux qui ont encore quelque penchant pour Martin Luther; l'autre est une Lettre du prince de Soubise à ce maréchal sur cette épée, qui m'a paru la rendre assez ridicule. » Voici ce que le marquis d'Argens répondit le 17 mai : « Le Bref du pape m'a paru si plaisant, que je le traduirai en latin, et je le ferai imprimer en deux colonnes, le latin d'un côté et le français de l'autre, ce qui lui donnera encore un plus grand air de vraisemblance, parce que tous les brefs du pape sont toujours en latin lorsqu'ils sont adressés à la cour impériale ou aux ministres de cette cour. » Le marquis d'Argens écrivit en effet, au Roi, le 18 juin 1759 : « J'ai l'honneur d'envoyer à Votre Majesté le Bref du pape avec la traduction latine. »
Cette édition originale du Bref est très-rare, et nous n'en avons jamais vu d'exemplaire. Notre copie de l'original français de Frédéric est tirée de l'ouvrage intitulé : Maria Theresia und ihre Zeit, von Eduard Duller. Wiesbaden, 1844, petit in-8, t. II, p. 85 et 86.
Les éditions contemporaines, en latin et en allemand, que nous connaissons de cette feuille volante, en sont des traductions tout à fait fidèles, et forment le témoignage le plus sûr de l'authenticité de l'original français reproduit ici.