<XX>XVII. LETTRE (DE L'INCONNU) A M. LE MARÉCHAL DUC DE BELLE-ISLE, A L'OCCASION DE LA SIENNE, DU 23 JUILLET 1759, A M. LE MARECHAL DE CONTADES.
Le maréchal duc de Belle-Isle, ministre de la guerre, avait écrit au maréchal de Contades, dans une lettre datée du 23 juillet 1759 : « La guerre ne doit pas être prolongée, et peut-être faudra-t-il, suivant les événements qui arriveront d'ici à la fin de septembre, faire un véritable désert en avant de la ligne des quartiers que l'on jugera à propos de tenir pendant l'hiver. »
Cette lettre, interceptée le 5 août, près de Detmold, fut publiée en français et en allemand, entre autres par les Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 4 septembre 1759, no 106, p. 439; et ce fut alors que parut la Lettre (de l'Inconnu) à M. le maréchal duc de Belle-Isle, etc., qui porte la date : A Londres, ce 21 d'août 1759.
Il se trouve un exemplaire imprimé de cette feuille volante (quatre pages in-4, sans indication de lieu) dans la correspondance manuscrite du duc Ferdinand de Brunswic avec son secrétaire Philippe Westphalen, conservée au grand état-major de l'armée, à Berlin (Aus dem Archive des Herzogs Ferdinand von Braunschweig. Vol. 325. September 1759).
Le duc Ferdinand écrivait à son secrétaire, en lui envoyant cette pièce : « Je crois que le Roi en est l'auteur; que vous en paraît-il? » Celui-ci répondit le 26 septembre 1759 : « Monseigneur, je découvre aussi quelque chose, dans cette lettre, qui paraît être le style du Roi. J'ai marqué un passage auquel je prie V. A. S. de faire attention; c'est un passage susceptible d'un double sens, mais qui me paraît être un reproche fait au maréchal, qu'il recevait d'autre part de quoi embellir son jardin. »
C'est en grande partie sur cette autorité que nous avons admis cette facétie, mais, à vrai dire, sous la même réserve que la Lettre d'un aumônier de l'armée autrichienne, car nous n'avons pu en trouver ni l'autographe, ni aucune copie vérifiée; d'ailleurs, la correspondance du Roi ne contient pas un mot qui puisse constater l'authenticité de la Lettre à M. le maréchal duc de Belle-Isle.
Le marquis d'Argens parle avec indignation dans ses lettres au Roi, du 9 et du 29 septembre 1759, et du 20 octobre suivant, de l'affreux projet de renouveler dans le pays de Hanovre les horreurs