<XXI>du Palatinat, et de faire de cet électorat un désert avant le mois de septembre; ce qui aurait pu faire supposer qu'il était l'auteur de la Lettre de l'Inconnu. Mais lorsqu'il fut instruit de ce projet par les gazettes, la facétie était déjà imprimée; d'ailleurs, le style ainsi que tout le caractère de cette pièce nous a toujours paru si frappant, que nous l'avons de tout temps attribuée au Roi, et que nous en avons donné, en 1838, une copie dans notre ouvrage : Friedrich der Grosse als Schriftsteller. Ergänzungsheft, p. 104-108.

Le 21 août 1759, date de la Lettre au maréchal duc de Belle-Isle, Frédéric était à son quartier général de Fürstenwalde. Selon sa lettre au marquis d'Argens, de la même date, ce fut le premier jour exempt d'inquiétude qu'il passa depuis la bataille de Kunersdorf; car il avait reçu la nouvelle positive que l'ennemi se retranchait près de Francfort, ce qui montrait assez qu'il ne voulait rien entreprendre contre les Prussiens.

La copie de la pièce qui nous occupe a été faite sur l'exemplaire de l'édition originale ci-dessus mentionné, le seul que nous connaissions.

XVIII ET XIX. LETTRE D'UN SUISSE A UN NOBLE VÉNITIEN ET LETTRE D'UN SUISSE A UN GÉNOIS.

L'Épître de Frédéric au marquis d'Argens, en lui envoyant les Lettres de Phihihu, mars 1760, commence ainsi :

Marquis, je vais sur vos brisées;
Tantôt Suisse, tantôt Chinois, etc.;

et pour expliquer le sens du mot Suisse du second vers, l'Auteur a mis sous le texte la note suivante : « Il avait paru des Lettres d'un Suisse, dans lesquelles le Roi développait la politique de la cour de Vienne. » (Voyez t. XII, p. 166.) Ces Lettres d'un Suisse sont précisément les pièces nos XVIII et XIX.

Ne trouvant ni manuscrit, ni édition originale de la Lettre d'un Suisse à un noble vénitien, nous nous voyons réduit à en tirer le texte du Supplément aux Œuvres posthumes de Frédéric II, t. III, p. 293-302, qui porte la date A Genève 1760. Mais comme les éditeurs du Supplément ont ajouté assez arbitrairement des dates à la