<XXII>Lettre de la marquise de Pompadour à la reine de Hongrie, à la Lettre d'un officier prussien à un de ses amis, à Berlin, et à la Lettre de félicitation du prince de Soubise au maréchal Daun, nous nous croyons autorisé à suspecter la date de 1760 mise par eux à la Lettre d'un Suisse à un noble vénitien, et nous pensons que c'est de cette pièce qu'il est parlé dans le post-scriptum suivant, que le Roi a ajouté à sa lettre inédite au marquis d'Argens, Landeshut, 12 mai 1759 : « Vous pourrez trouver à Berlin le Panégyrique de Matthieu Renard, Lettres sur les satires et sur les libelles, Lettre d'un secrétaire du comte Kaunitz au secrétaire du comte Cobenzl, Lettre d'un professeur suisse à un Vénitien, Lettre de la Pompadour à la Reine pour demander l'abolition du collége de chasteté. »

L'authenticité de la Lettre d'un Suisse à un Génois est spécialement attestée par l'Auteur dans le passage suivant de sa lettre au marquis d'Argens, du 19 février 1760 : « J'ai fait une brochure pour m'amuser, où je compare nos gens au triumvirat d'Octave, Lépide et Antoine. Vous jugez bien que les proscriptions n'y sont pas oubliées, non plus que la fin de l'histoire, où le plus fin engloutit les autres. » Ce passage donne la clef de l'épigramme contenue dans cette pièce, dont la fin entre dans des détails fort piquants. Nous n'avons pas trouvé d'autographe de la Lettre d'un Suisse à un Génois, ni même de copie corrigée par le Roi. Le seul exemplaire original imprimé que nous en connaissions, et c'est celui que nous suivons, se trouve à la Bibliothèque royale de Berlin, quatre pages in-8, sans lieu d'impression, ni date.

XX. RELATION DE PHIHIHU, ÉMISSAIRE DE L'EMPEREUR DE LA CHINE EN EUROPE. Traduit du chinois.

Le Roi écrit à la duchesse de Saxe-Gotha, le 5 mars 1760, en lui envoyant cet ouvrage : « Je prends la liberté de vous envoyer une petite brochure sur les affaires du temps; c'est l'aboiement d'un épagneul pendant qu'un gros tonnerre gronde, lequel empêche de l'entendre; cependant il faut de temps en temps réveiller le public de sa léthargie, et l'obliger à faire des réflexions. Ces semences ne produisent pas d'abord; quelquefois elles portent des fruits avec le temps. »