<176>médecins, de malades et de remèdes, qu'il serait difficile, je crois, de plaisanter sur autre chose. L'histoire du flegmatique Superville a donné lieu à ces vers. Vous m'avez paru désirer de voir ce conte habillé en poésie; c'est toujours, de quelque façon qu'on le regarde, l'ouvrage d'un janséniste en médecine, qui ose révoquer en doute l'infaillibilité de la Faculté, crime impardonnable, et pour lequel un médecin plus bourreau encore que ses confrères eut la dureté de laisser mourir Despréaux sans l'assister. Je remets donc entre vos mains de quoi me brouiller à jamais avec tous les Esculapes de l'univers. Songez donc, mon cher Camas, que moi, votre ami, je suis hypocondre, et que qui dit hypocondre parle d'un homme qui ne saurait se passer de médecins et de remèdes. Je suis votre ami de tout mon cœur.
Federic.
43. AU MÊME.
(28 mars 1740.)
Mon cher Camas,
En vous priant de me prêter pour quelques moments le conte du médecin, que je vous ai donné, je vous en paye les intérêts d'avance par deux Épîtres.a Vous dire qu'il fait beau temps dehors, et que la promenade est charmante, serait vous outrager; mais vous dire que je vous estime de tout mon cœur ne saurait, à ce que j'espère, vous être désagréable. Ce sont les sentiments avec lesquels, en vous souhaitant la bonne nuit, je suis tout à vous. Adieu.
Federic.
a L'Épître sur la fermeté et sur la patience, et l'Épître sur l'usage de la fortune. Voyez t. XIV, p. 43-49, et p. 88-93.