<205>et d'un confrère de l'ordre respectable des francs-maçons, et qui vous conserve une reconnaissance infinie de ce que vous l'avez fait recevoir.
Me voici dans un endroit assez retiré du grand monde, m'entretenant beaucoup avec les auteurs de la belle antiquité et avec un petit nombre des modernes; je compose quelquefois en musique, et quelquefois la danse me dégourdit les jambes.
Je me flatte de vous revoir le printemps prochain; je m'en flatte déjà, n'en étant pas trop certain.
Madame votre mère sera, à ce que j'espère, entièrement rétablie de son indisposition.
Je suis avec une estime parfaite,
Mon cher comte,
Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.
3. AU MÊME.
R., 12 octobre 1738.
Mon cher comte,
J'ai reçu avec bien du plaisir la musique que vous avez eu la bonté de m'envoyer; elle me paraît belle et profonde, et quand même elle ne le serait pas, elle aurait toujours un mérite qu'on ne saurait lui ôter, qui lui vient de son compositeur.
Je suis dans la persuasion que les sciences et les arts ne dégradent en aucune manière les personnes de naissance qui les cultivent; il me semble au contraire qu'elles leur donnent un nouveau luslre. En effet, quelle différence n'y a-t-il point entre des fainéants qui, croupissant dans la barbarie, dédaignent d'humaniser leurs mœurs par le commerce des Muses, et des hommes qui pensent et qui travaillent non seulement pour le bien de leurs semblables, mais encore pour leurs agréments! On dit que les titres de la noblesse espagnole se prouvent par la fainéantise;