<22>coûté les derniers efforts, et je suis hors d'état de pouvoir pousser plus avant. Selon mon avis, je crois que vous feriez bien de ne songer, pendant les circonstances présentes, qu'à faire vivoter vos gens, pour ainsi dire, du jour à la journée, et de tâcher d'ensemencer vos terres, sans penser à d'autres rétablissements, mais de les suspendre entièrement jusqu'à la conclusion de la paix. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.
P. S.a Vous vous représentez, madame, les choses bien différentes qu'elles ne sont. Songez que depuis un an je ne puis payer ni gages ni pensions; songez aux provinces qui me manquent, à celles qui sont ravagées, à la dépense énorme que je suis obligé de faire, et j'espère qu'alors vous n'attribuerez mes refus qu'à l'impuissance où je suis de vous rendre service. Si cependant les choses changent, je ferai pour vous ce qui me sera possible.
Federic.
A la veuve de Wreech.
4.b
Leipzig, 12 janvier 1761.
J'ai ressenti une vraie douleur à la lecture de votre lettre du 29 de décembre dernier. Je connaissais sans cela toute l'étendue des maux que les conjonctures du temps avaient attirés sur vos terres, et nous sommes tous dans le même cas. J'y suis d'autant plus sensible, que les circonstances ne paraissent point conseiller ni même permettre d'y porter encore quelque remède, vu que tout ce que je pourrais faire actuellement à ce sujet ne serait qu'à pure perte, les affaires étant encore si fort sujettes à l'aventure. Il faudra donc indispensablement attendre jusqu'au rétablissement de la paix, où vous pouvez compter que je ferai pour vous ce que je ferai pour tout autre, selon que l'état de mes affaires
a De la main du Roi.
b De la main d'un secrétaire.