<232>moignage le plus flatteur que je pusse désirer. Le comble des vœux d'un auteur est de se voir estimé et loué par un prince d'un goût si délicat, et qui écrit dans une langue étrangère avec tant d'élégance, de justesse et de dignité. C'est pourtant, monseigneur, ce qui me touche le moins dans ce qu'il vous a plu d'écrire à mon sujet. La bonté et l'effusion de cœur avec laquelle V. A. R. s'exprime, et un vif amour du bien public qui paraît animer tous ses sentiments, me remplissent d'une bien plus juste admiration, parce que ce sont là les grandes vertus d'un prince. Tout ce que je dois craindre, c'est que ce bon cœur et cet amour du bien public ne vous aient aveuglé en ma faveur. Mais, quand cela serait ainsi, je me donnerais bien de garde de songer à vous tirer d'erreur. J'ai trop d'intérêt à conserver une estime qui m'est si glorieuse. J'ose dire, monseigneur, que je la mérite, non par mes ouvrages, mais par la respectueuse reconnaissance et la profonde vénération avec lesquelles j'ai l'honneur d'être,



Monseigneur

de Votre Altesse Royale
le très-humble et très-obéissant serviteur,
C. Rollin.

3. A ROLLIN.

Remusberg, 20 février 1737.



Monseigneur

Vous vous êtes si bien dépeint dans vos ouvrages, peut-être sans le savoir, que je vous connais aussi intimement que si j'avais la satisfaction de vous avoir fréquenté longtemps.

Je respecte en vous, monsieur, le caractère d'un homme de probité, d'un homme intègre, et qui, rempli d'amour pour le genre humain, ne borne pas ses travaux à enseigner, mais à former les mœurs des personnes de tout âge. La France vous sera redevable, avec le temps, d'un peuple de héros, d'un peuple de