<313>ne l'ayant pu comprendre, il l'avait brûlée. D'autres soutiennent que Lange l'avait corrompu, et que, par zèle pour ce béat, il m'avait joué ce tour-là. D'autres enfin disent que Mimi, piquée de ce que Wolff donne trop de prérogatives à l'homme sur la bête, avait consacré à Vulcain un livre qui décréditait son espèce.
Voilà l'abrégé des saillies de nos rieurs. Chasota enrage sérieusement de cette aventure, puisqu'il est obligé de recopier l'original. Voilà certainement de belles sornettes, et des contes dignes de faire trois cents lieues pour aller vous ennuyer en Russie!
Vous ne vous contentez donc pas de m'être utile en fait de philosophie, vous voulez l'être également pour l'histoire? La Vie du prince Eugène, qui est très-utile et très-propre à instruire des jeunes gens de mon âge, me fera beaucoup de plaisir. Comme vous vous êtes chargé si généreusement du soin de me faire venir ce livre, je ne m'embarrasse de rien, pas même de la reliure, soin que je suis persuadé que vous voudrez bien prendre aussi, ainsi que de le faire bien empaqueter, afin que les pluies ne puissent pas percer jusqu'aux livres et aux estampes, qui en seraient gâtées. Je souhaiterais bien, mon cher Diaphane, être à mon tour en état de vous fournir une bibliothèque choisie. Il y a du plaisir à en provisionner des gens comme vous, qui savent faire un si excellent usage de leurs lectures.
Je vous quitte; mille vœux accompagnent cette lettre. Puissiez-vous en éprouver les effets! puissiez-vous vous retrouver bientôt auprès de moi, et recueillir les fruits de la sincère amitié et de la parfaite estime avec laquelle je suis,
Mon cher Diaphane,
Votre très-fidèlement affectionné ami,
Frederic.
a Voyez t. III, p. 129 et 160; t. X, p. 217; t. XI, p. 27, 36 et 197; et t. XIV, p. 69.