<358>personnes la honte d'un aveu qu'on n'aime pas à faire. Mais aussitôt que la paix sera faite, les caisses regorgeront; et nous l'aurons vraisemblablement cet hiver. Tout au moins se tiendra-t-on au logis et sur la défensive, et cela reviendra pour nous à peu près au même. J'espère alors pouvoir amener les choses au point que vous désirez, ou tout au moins les préparer de manière que vous puissiez faire avec bienséance quelques démarches convenables. Je serais au désespoir de vous en conseiller d'autres; je vous prie de m'en croire incapable. Cependant, dès qu'une occasion favorable se présentera, je ferai une nouvelle tentative d'un autre côté.
Comme mon secrétaire d'ambassade à Berlin va être employé dans le pays, je vous prie d'ordonner à Rohwedell de se mettre en correspondance avec moi, et de me mander son adresse et ses titres, de peur de quiproquo.
En attendant, j'ai sondé le terrain pour voir si je pourrais être votre enrôleur ici. Cette idée m'est venue, et j'en ai pris la résolution par zèle pour V. A. R., quelque répugnance que je trouve à faire un tel métier. On est tout à fait disposé ici à vous obliger en toutes choses, et j'espère que cela ira. Mais, avant, toutes choses, il faut que j'aie votre aveu pour cela. Il faudra bien sans doute que vous ayez, pour cet effet, l'agrément du Roi votre père et la permission de vous adresser à moi. Dès que vous l'aurez obtenue, écrivez-moi une lettre pour me charger de l'affaire; joignez-y-en une en allemand au Duc pour lui recommander une commission que j'avais reçue de votre part, et dont vous attendiez le bon succès de son amitié, sans dire de quoi il s'agit, afin qu'en tout cas je puisse faire servir cette lettre à deux fins. En attendant, je préparerai les choses de mon mieux.