<387>J'ai témoigné au duc de Courlande combien V. A. R. a été sensible à son attention, et il a été charmé de voir qu'il a réussi en ce qu'il désirait de vous faire plaisir.
Je suis bien impatient, monseigneur, de recevoir l'ouvrage que V. A. R. me promet pour le printemps prochain. Il est bien naturel que la haute opinion que j'ai une fois conçue de l'auguste auteur me prévienne infiniment en faveur de l'ouvrage; cependant je ferai mon possible pour le lire sans prévention, afin que l'éloge que j'aurai à en faire en soit d'autant moins suspect.
M. le marquis de La Chétardie, qui m'a autant charmé par les bonnes nouvelles qu'il m'a apportées de V. A. R. que par sa propre personne, m'a montré un article d'une lettre du plus aimable prince qu'il connut jamais, m'a-t-il dit. Cet article parlait d'un certain ami relégué à Pétersbourg, et cela, dans les termes les plus propres à pénétrer tout homme sensible, et qui connaît tout le prix d'une telle amitié, des plus vifs sentiments d'amour et de reconnaissance. Je ne chercherai point à vous exprimer, monseigneur, ce qui ne peut être rendu par aucune expression, les tendres et respectueux sentiments de mon âme. Je ne dirai rien de mon émotion, de mes transports, des larmes de joie et d'attendrissement qui ont coulé de mes yeux; je me sens trop faible pour peindre tout cela. Heureusement pour moi que l'aimable et spirituel porteur de cette gracieuse lettre s'est chargé d'en faire un fidèle rapport à V. A. R.
Agréez, monseigneur, etc.
96. A M. DE SUHM.
Berlin, 4 février 1740.
Mon cher Diaphane,
Je profite du départ du prince de Hesse-Hombourg pour vous faire souvenir de moi et pour vous avertir que dans peu viendra l'époque où je dois vous sommer de votre parole. J'espère que