<82>là. Je vous prie donc de me faire savoir si la chose est sûre, et en qualité de quoi il doit m'appartenir, et de me donner du moins une idée de son caractère. Nous sommes ici comme des souris tapies dans leurs sombres tanières. Le Roi m'a écrit très-gracieusement qu'il avait commandé mes habits pour Salzthal. Je ferais volontiers part au Roi de la lettre de l'anonyme, mais je crains que le Roi ne puisse me soupçonner de quelque intelligence, ce qui me pourrait faire du tort, voyant que ces gens me veulent du bien. Adieu, mon très-cher ami; je souhaite de tout mon cœur que la goutte s'en retourne, et que vous soyez en paix et en repos, n'oubliant pas les bons amis de Ruppin, qui sont plus cordialement et plus sincèrement que tous les autres, etc
Frederic.
Si le Roi m'eût donné Truchsa de Kleist, je crois que c'eût été assez mon fait.
35. AU MÊME.
Ruppin, 17 mars 1733.
Monseigneur mon très-cher ami,
J'espère qu'à présent vous aurez reçu toutes mes lettres, mon très-cher ami, et je ne sais en vérité à quoi il a tenu qu'elle n'y a fait meilleure diligence. Pour la façon d'écrire que vous choisirez, elle me sera toujours agréable, pourvu qu'elle me vienne de votre part. Je suis bien aise d'apprendre que le Roi ait encore espérance dass ich einmal werde gut werden. Je voudrais bien savoir quand ce terme arrivera, mais je crains fort que je n'atteindrai jamais à ce degré de perfection que l'on se propose; et, pourvu qu'on me laisse dans un heureux milieu, je renoncerai volontiers à l'excellent et au mal gouverner, car il n'y a que ces deux extrémités ici. Je serai ravi, si la goutte du Roi commence
a Le comte Truchsess-Waldbourg, alors lieutenant-colonel dans le régiment d'infanterie du colonel de Kleist, no 26, à Berlin, est mentionné honorablement t. II, p. 126, et t. III, p. 130.