14. AU MÊME. (Octobre 1739.)



Mon cher comte,

J'ai été bien aise d'apprendre de vos nouvelles et de voir que vous n'oubliez pas vos anciennes connaissances. J'ai augmenté, depuis que je vous ai écrit, le nombre des St.235-a qui se saluent par trois fois trois, de sorte que nous composons ici une assemblée assez nombreuse. Pour les affaires politiques, il paraît qu'elles prennent une allure assez singulière; il semble qu'une paire d'oreilles anglaises235-b vont allumer le flambeau de la guerre en Europe. Heureux seront ceux que les Français ne duperont point! Je souhaite non seulement que vos seigneurs et maîtres ouvrent les yeux là-dessus, mais je souhaite encore que tous les grands princes de l'Europe soient également sur leurs gardes. Si l'année vingt-six236-a est l'époque où l'Europe est devenue folle, je crains que l'année quarante soit celle où il l'aille la mettre aux Petites-Maisons.

<217>Adieu, mon cher comte; je suis avec bien de l'estime et de l'amitié,



Mon cher comte,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.


235-a Ou plutôt des SS., c'est-à-dire, des francs-maçons.

235-b Voyez t. II, p. 2.

236-a Voyez t. I, p. 179.