A MON CONSEILLER DE GUERRE ET MAITRE DES POSTES DE SUHM, A DESSAU.

Potsdam, 16 mai 1785.

Ce n'est qu'avec bien de la peine que j'apprends, par votre lettre du 12, que vous touchez à votre dernier moment. Le nom de Suhm m'est effectivement cher. J'ai connu quelques-uns de cette famille qui se distinguaient par leur mérite, et qui s'étaient concilié mon estime. Votre père et vous-même y appartenez, et vos fils y auront également part, s'ils marchent sur leurs traces et imitent leurs exemples. Je suis bien aise de vous donner encore ce témoignage consolant avant de descendre du théâtre de ce monde, où vous avez joué le rôle d'un parfaitement honnête homme, qui est bien le plus glorieux pour les mortels. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous rétablisse encore une fois, et vous ait en sa sainte et digne garde.

Federic.