<158>arrivés depuis peu. Il tomba, dit-on, en faiblesse lorsqu'il apprit la chute de Walpole; la conduite de la Sardaigne, la troisième augmentation de la Hollande, ont été les instruments dont la mort s'est servie pour achever son important ouvrage. Enfin, on est impatient de voir si cette mort accélérera la paix, ou si la guerre continuera.
M. Finch, ministre d'Angleterre, est arrivé ici depuis deux jours; il compte, à ce qu'on dit, de repartir mardi prochain.
On assure qu'il n'y a plus de bataille à craindre pour nous; je respire à l'ouïe de cette nouvelle. On dit même plus : que V. M. a formé une chaîne pour se mettre à l'abri de toute surprise, et que, après que cet ouvrage sera achevé, nous aurons la consolation de la voir. Cet ouï-dire me redonne la santé; je suis effectivement sorti depuis quelques jours pour aller voir le colonel de Kannenberg, qui est retombé malade.
On assure que les troupes autrichiennes sont allées au-devant de l'armée française, pour l'empêcher de se joindre à V. M.
M. de Pöllnitz est arrivé depuis quelque temps; il se met aux pieds de V. M.; il ne sait s'il ose l'incommoder par ses lettres.
Pesne se rétablit; il a employé ses premières forces à finir le tableau du cocuage, qui est une pièce achevée et parfaite suivant le sentiment des connaisseurs.
Je suis au bout de mes nouvelles. On m'écrit de Paris que Voltaire y est arrivé, et qu'il y séjournera trois mois; que son Mahomet pourrait bien paraître; que le Canapé couleur de rose de Crébillon le fils n'a pas eu le succès qu'on avait lieu d'espérer.
J'ai l'honneur, etc.
105. A M. JORDAN.
Selowitz, 19 mars 1742.
J'ai reçu votre seconde lettre en vers et en politique; elle est charmante, et je crois qu'il n'y a que vous qui puissiez dire de