<161>Tel un sanglier belliqueux,
Quand des chiens la troupe ennemie
L'assaillit, attente à sa vie,
Les repousse longtemps, mais succombe sous eux.
Je ne sais quel vertigo il a pris à Pöllnitz d'aller à Francfort sans ma permission; ce garçon n'a que de l'esprit, et pas pour un sou de conduite.
Comment à cinquante ans être encor hanneton?
L'omoplate voûtée, hypocondre et cynique,
Du ponant jusqu'au sud étendre sa critique?
Dieu! dans quel âge enfin lui viendra la raison?
Le cardinal de Fleury n'est pas mort, comme vous le croyez; il est plein de vie et de santé. Pensez donc à quelque autre événement que le prophétique phénomène aura signifié.
Le monde est également fou.
Ridiculement, où vous êtes,
L'on fait influer les comètes;
Jordan, c'est tout comme chez nous.
Adieu; mes compliments à tous mes amis et amies. Pensez aux absents, dormez tranquillement en dépit des hasards que nous affrontons; aimez-moi toujours, et soyez sûr de l'amitié que j'ai pour vous.
107. AU MÊME.
Selowitz, 28 mars 1742.
Mon cher Jordan, vous irez chez madame de Knyphausen, et lui direz que, après que je l'ai assez instruite de mes volontés sur le sujet de son fils, dont elle a disposé malgré mes intentions, si elle ne le fait revenir incessamment, je me vengerai d'elle en maître irrité qui punit une mauvaise citoyenne qui agit contre l'État. Annonce-lui ma vengeance, et dis-lui que j'ai des moyens en main, plus qu'elle ne pense, pour me faire raison de son infidélité et de sa trahison; qu'elle a trouvé le moyen de se brouiller