<289>Je crois que mes amis pensent comme moi, ce qui fait que jamais je n'imagine de pouvoir les importuner.
Adieu, cher Duhan; conservez quelque amitié pour votre élève, et soyez persuadé qu'il ne manque envers vous ni d'amitié, ni d'estime, ni de tendresse.
Federic.
19. AU MÊME.
(Camp de Soor) 2 octobre 1745.
Mon cher Duhan,
Je suis pillé totalement.a Je vous prie de m'acheter et faire relier :
Boileau, in-octavo, la belle édition avec les notes; peut-être la trouverez-vous dans la bibliothèque de Jordan :
Le Discours sur l'histoire universelle de Bossuet, octavo;
Les Tusculanes de Cicéron;
Les Philippiques et les Catilinaires;
Lucien, traduit par d'Ablancourt;
L'édition dernière de Voltaire, en cinq petits volumes;
L'édition de la Henriade, de l'an 28 ou 32, à part;
Horace, de la traduction de Pellegrin, deux volumes in-octavo;
Les Poésies de Gresset;
La bonne et dernière édition de Chaulieu, grand octavo;
Rousseau, la belle édition in-octavo, beau papier :
Feuquières, octavo;
Les Deux dernières campagnes de Turenne, petit octavo;
Le Poëme de Fontenoy;
Les Lettres persanes, deux petits volumes.
Faites-moi le plaisir, mon cher, de me trouver ces livres et de me les envoyer promptement; je crois que vous trouverez cet assortiment dans la bibliothèque de mon cher Jordan.
Adieu, mon ami. J'en ai réchappé belle le 30, ce qui me pro-
a Le Roi avait perdu ses bagages à la bataille de Soor, le 30 septembre 1745. Voyez t. III, p. 108.