<304>quelques variations, Sire, dans la conduite; mais elles viendront moins du plan qui a été réglé que des circonstances, et V. M. sait très-bien que la partie militaire est toujours soumise à la politique. Ainsi je me flatte que V. M. ne m'attribuera pas toutes les fautes qui pourront se faire pendant le cours de cette campagne. Le moment où je me trouve vous persuadera, Sire, cette vérité; car je sens très-bien qu'une marche par notre droite, en tirant sur Bois-le-Duc, mettrait l'armée des alliés dans une situation critique.

J'ai fait prendre possession aujourd'hui d'Anvers; les alliés ont laissé, en différents détachements, environ deux mille hommes dans la citadelle, et M. le comte de Clermont-Prince est chargé d'en faire le siége. La circonvallation en sera faite demain, les préparatifs pour le siége tout de suite; ainsi je compte que le 25, au plus tard, la tranchée sera ouverte devant cette place.

Recevez avec bonté, Sire, les humbles assurances de mon admiration pour elle et du très-profond respect avec lequel je ne cesserai d'être,



Sire,

de Votre Majesté
le très-humble, très-soumis et très-obéissant serviteur,
Maurice de Saxe.

4. DU MÊME.

Camp de Lier, 18 juillet 1746.



Sire,

J'ai l'honneur d'envoyer ci-inclus à Votre Majesté la relation de ce qui s'est passé dans les deux armées depuis le 12.

Pour me conformer aux intentions de V. M., j'ai adressé à M. le prince de Conti, qui va faire le siége de Charleroi, les deux officiers qui m'ont remis la gracieuse lettre de V. M. à leur sujet,