<XV>le Roi au comte de Gotter, et dont nous avons choisi dix-neuf, ont été écrites par un conseiller de Cabinet, et se terminent, pour la plupart, par la formule : « Sur ce, je prie Dieu, » etc. Frédéric, en les signant, a ajouté à quelques-unes d'entre elles des post-scriptum de sa main.
Du reste, nous renvoyons le lecteur au t. II, p. 64 et 70, où le Roi parle de la mission diplomatique du comte de Gotter à Vienne, en décembre 1740, et au t. X, p. 113-124, Épître au comte Gotter. Combien de travaux il faut pour satisfaire des épicuriens. Dans sa lettre au marquis d'Argens, du 29 avril 1762, le Roi exprime l'affliction que lui fait éprouver la mort prochaine du comte de Gotter.
VII. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC MAUPERTUIS. (20 juin 1738-19 novembre 1755.)
Frédéric parle très-souvent de Maupertuis dans ses Œuvres, et il lui a dédié plusieurs poésies. Voyez t. II, p. 39; t. III, p. 28; t. VII, p. 35 et 64; t. X, p. 43, 75, 125 et 255; et t. XI, p. 45, 56 et 86. Le 27 juin 1740, il écrivait à Voltaire : « J'ai fait l'acquisition de Wolff, de Maupertuis, d'Algarotti. » Le 29 août suivant, il fit à Wésel la connaissance personnelle du savant français. Dès lors le Roi distingua Maupertuis de toute manière; il le fit venir en Silésie pour l'avoir auprès de lui pendant la campagne, et même à la bataille de Mollwitz;a il le nomma président de l'Académie le 1er février 1746, le décora de l'ordre pour le mérite le 10 avril 1747, et se montra très-satisfait de son mariage avec la fille du ministre d'État de Borcke, mariage qui eut lieu le 28 octobre 1745. Enfin, dans la fameuse querelle littéraire que le professeur König eut avec Maupertuis, Frédéric écrivit pour celui-ci contre Voltaire, en 1752, la Lettre d'un académicien de Berlin à un académicien de Paris (t. XV, p. 61-67).
Il est assez singulier cependant que le Roi n'ait pas eu avec Maupertuis de correspondance véritablement amicale, familière ou littéraire; la plupart des lettres que nous avons lues se rapportent à l'administration de l'Académie ou à d'autres affaires semblables, et n'abordent jamais les sujets qui pourraient offrir un intérêt plus général. C'est pour cela que nous n'avons pu choisir, dans la collection de soixante-neuf pièces originales que M. Heberle, libraire à Cologne, nous a offerte en 1845, que les quatre lettres du 20 juin 1738, du 3 janvier 1749, du 16 août 1751 et du 19 novembre 1755, écrites par
a Voyez ci-dessous, p. 73, 79, 86, 97, 99, 103, 109, 118 et 119.