<XVIII>ici que, le 24 avril 1785, Frédéric approuva l'idée de Moïse Mendelssohn et de M. Müchler, de consacrer un monument commun à Leibniz, à Lambert et à Sulzer, c'est-à-dire une pyramide avec les portraits de ces trois philosophes en médaillon. Elle devait être érigée sur la place qui sépare la bibliothèque royale de l'Opéra. L'argent recueilli ne suffisant pas pour exécuter l'idée des entrepreneurs, ce projet fut abandonné. Voyez les Berlinische Nachrichten von Staats- und gelehrten Sachen, 1785, no73, p. 538.

XII. LETTRE DE FRÉDÉRIC AU BARON DE SCHÖNAICH. (24. septembre 1761.)

Christophe-Othon baron de Schönaich, né à Amtitz, en Lusace, le 12 juin 1725, y mourut le 15 novembre 1807. Il était lieutenant de cuirassiers en Saxe lorsqu'il publia son épopée de Hermann, oder das befreite Deutschland, 1751, que Gottsched a célébrée comme un chef-d'œuvre digne d'être placé à côté de l'Iliade et de l'Énéide. Gottsched appela aussi l'attention de Voltaire sur M. de Schönaich, comme on peut le voir par deux lettres de Voltaire, l'une à Gottsched, et l'autre au baron de Schönaich lui-même. Elles sont toutes deux du mois d'avril 1753, et font partie de la correspondance de Voltaire.a Le baron de Schönaich avait envoyé à Frédéric, en 1761, son ouvrage allemand : Oden, Satiren, Briefe und Nachahmungen. Le Roi reçut cette collection dans les temps les plus difficiles de la guerre de sept ans, au camp de Bunzelwitz, et le 24 septembre il fit au poëte allemand la réponse que nous reproduisons, et que nous tirons du journal de Gottsched, Das Neueste aus der anmuthigen Gelehrsamkeit, Leipzig, 1761, t. II, p. 780. Quelque insignifiant que soit le contenu de cette lettre, nous avons cru devoir la réimprimer, aussi bien que la lettre de Frédéric à Lichtwer, parce que nous n'avons que peu de documents sur les relations du Roi avec les hommes de lettres allemands ses contemporains. Frédéric ne fait mention ni de Lichtwer ni du baron de Schönaich dans son traité De la littérature allemande.


a Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, t. LVI, p. 295 et 298.