<216>dez justice à l'admiration, l'attachement et la haute estime avec laquelle je suis,



Madame ma cousine,

de Votre Altesse
le très-fidèle cousin et serviteur,
Federic.

42. A LA MÊME.

Leipzig, 10 février 1763.



Madame ma cousine,

Mes neveux arrivent dans ce moment, enchantés de la réception que vous avez bien voulu leur faire. Ils pensent, ma chère duchesse, sur votre sujet tout comme leur oncle et comme tous ceux qui ont eu le bonheur de vous approcher. Ils m'ont fait participer d'une partie de la joie qu'ils ont eue de vous saluer, en me rendant la lettre que vous avez bien voulu m'écrire. C'est un entretien factice dont je jouis, et qui me console de ne pouvoir, madame, vous voir ni vous entendre. J'ai reçu en même temps la lettre par laquelle vous daignez me marquer l'arrivée des jeunes gens. J'aurais été très-content qu'ils prolongeassent leur séjour à Gotha, où ils étaient en si bonnes mains, qu'il n'y avait qu'à profiter pour eux.

J'espère, madame, que vos petits démêlés avec la cour de Meiningen ne tireront à aucune conséquence. Heureuses les querelles des princes qui se terminent en éclats de rire! Les nôtres n'ont coûté que trop de sang, et laisseront encore de longs regrets et des maux à réparer. J'espère que les préliminaires pourront être signés le 15, après quoi chacun pliera bagage et s'en retournera chez soi, où il aurait fait sensément de rester.

J'ai commencé, en attendant que cette paix se fasse, un ouvrage de Rousseau de Genève.a Le livre a pour titre Émile, et


a Voyez t. IX, p. 224 et 246. Voyez aussi les lettres de Frédéric à mylord Marischal, du 29 juillet et du 1er septembre 1762.