<49>pour l'Académie des sciences :

Federicus Borussorum Rex Germania pacata Minervae reduci aedes
sacravit
;

pour le palais :

Federicus Borussorum Rex amplificato imperio sibi et Urbi.

La première, Sire, qui exprime le présent que V. M. fait du théâtre à Apollon et aux Muses, après avoir posé la foudre, est imitée d'une inscription qui est sur un obélisque qu'Auguste transporta d'Égypte à Rome, et dont il fit présent au Soleil dans le champ de Mars, après avoir réduit ce royaume en province romaine. Il ne fallait pas, je crois, Sire, pour ce qu'on doit faire à Berlin, chercher des modèles autre part que dans Rome triomphante.

La seconde exprime, comme V. M. voit, d'une manière simple et antique, la dédicace que V. M., comme grand pontife, fait d'un temple à Minerve, qui est de retour après la pacification de l'Allemagne, ouvrage de ses mains.

La troisième, aussi courte que son palais sera vaste, dit que V. M., après avoir reculé les bornes de son empire, a bâti pour son usage particulier autant que pour l'ornement de la ville en général. Ici encore, Sire, je puise dans Rome, et appelle Berlin la Ville, tout court, ou la Ville par excellence, ainsi qu'en usaient les anciens par rapport à Rome. J'appelle aussi les États de V. M. imperium, suivant la latinité de Cicéron, plutôt que celle de la bulle d'or.

Si V. M. permettait qu'après son nom on ajoutât le titre de Silesiacus, les inscriptions n'en seraient que mieux : on rendrait à V. M. tout ce qu'on lui doit. V. M. a assurément mérité ce titre mieux que beaucoup d'empereurs n'ont mérité celui de Dacicus ou Parthicus, et autant que Drusus a mérité celui de Germanicus.

Il est peut-être un peu ridicule qu'un auteur se commente lui-même, surtout devant un lecteur aussi éclairé que V. M.; mais, Sire, j'ai dans mes commentaires en vue, plutôt que de la convaincre de la bonté de mes inscriptions, de lui faire sentir l'admiration et le profond respect avec lequel je suis, etc.